En quatre moments, le père Emmanuel Hirschauer propose une découverte de l’enseignement du père Marie-Eugène sur la personne humaine dans sa corporéité, autour des mystères joyeux, lumineux, douloureux et enfin glorieux, de la vie de Jésus.

 

Mystères glorieux

“Sans cesse nous portons dans notre corps l’agonie de Jésus afin que la vie de Jésus soit elle aussi manifestée dans notre corps ” (2 Co 4,10).

 

Nous sommes faits pour la beauté et la gloire ! Un jour, tout notre corps rayonnera de la Vie de Dieu ! « Je crois en la résurrection de la chair » : aussi étonnant que cela puisse sembler, c’est bien notre foi !

Pour le P. Marie-Eugène, dès ici-bas, l’Esprit de Dieu nous transforme grâce à notre foi en lui :

Si nous croyons en lui, des fleuves de vie jailliront de notre sein de notre âme. L’Esprit Saint aura conquis sa vie en nous, il sera fécond, il jaillira et notre être rayonnera (P. Marie-Eugène).

Avec d’autres saints et saintes, le P. Marie-Eugène a aimé imaginer une rencontre qui n’est pas racontée dans l’Évangile, celle du Christ ressuscité et de sa mère, la Vierge Marie :

Son espérance n’est pas confondue : le voici, son fils ! et combien transformé ! Son corps est glorieux, de ses blessures jaillissent de la lumière et comme de la vie ! Le corps qu’elle a formé, le corps qu’elle a nourri, le beau corps du Christ ! son âme, plus belle encore, qu’elle a vue à travers lui ! sa divinité qu’elle a devinée et adorée dans ses yeux, lorsqu’elle plongeait son regard dans les fontaines cristallines d’eau pure, d’eau vive, qu’étaient les yeux du Christ, les voilà !

Quelle joie pour la Sainte Vierge ! Quel triomphe pour sa maternité !
Et voici déjà le triomphe de la Vierge, le triomphe de son espérance. Oh ! Jésus est plus beau qu’à Bethléem, lorsqu’il jaillissait de son sein et qu’elle le tenait dans ses bras… Il est plus beau qu’à la Présentation au Temple, lorsque Syméon lui prédisait la gloire et la souffrance… Il est plus beau qu’à trente ans, quand il quittait Nazareth et qu’il commençait sa prédication… Il est plus beau que dans le Temple, lorsqu’il se proclamait la lumière du monde, et qu’il tenait tête aux scribes, aux Pharisiens, aux Sadducéens, lorsqu’il tenait tête victorieusement, et par sa parole et par sa majesté. Il est plus beau et plus grand, plus fort, plus vivant que lorsqu’il chassait du Temple les vendeurs avec leurs troupeaux.

C’est son fils, son Jésus ! C’est déjà une vision de vie éternelle… Quelle joie pour la Sainte Vierge ! Quel triomphe pour sa maternité ! Le voici, le Roi ! Syméon avait bien raison … Et elle qui l’avait découvert dans les paroles de l’ange, triomphant, elle ne l’avait peut-être pas rêvé si beau, si grand qu’à cette heure. Jésus tombe probablement dans les bras de sa mère ; c’est l’étreinte affectueuse du fils à la mère, de la mère à son fils (P. Marie-Eugène, « Jour de Pâques », Vierge toute mère, p. 169-171).

 

Aujourd’hui, en cette fête de Pâques, offrons nos âmes, offrons tout ce que nous sommes, notre corps, nos sens, nos facultés, pour que cette vie débordante du Christ triomphe en nous (Père Marie-Eugène, Sermon du jour de Pâques, 22 avril 1962).